Conversation avec les hommes (Micromegas)
Je sais...j'écris une fois toute les 36 de l'An...Mais déménagement et installation à Paris en sont les causes. Sans compter mes innombrables coups de déprimes existentielles. Ce spleen constant qui me colle à la peau.
J'ai alors décidé de vous faire part aujourd'hui d'un extrait d’une conversation avec maman, au sujet d'une de mes mille questions insolubles. J'ai choisi de donner ce titre à ce message en référence au texte de Voltaire, Micromegas qui est un Géant de Saturne, qui pour se former le cœur et l'esprit et répondre à sa curiosité dévorante, va se rendre sur Terre pour comprendre ces petits atomes appelés homme. Voltaire par ce texte dénonce la vanité de l’homme, son nombrilisme. Il dresse un portait de l’humanité (être homme) : infinie ment petite et démesurément orgueilleuse…Ce texte me rappelle cette conversation car habitée par ma petitesse et mon fort désir d’action, je n’arrive plus à comprendre le sens de l’existence.
Vers 12h à la cuisine :
- Maman, comment est-ce que consciente de ma petitesse, je peux envisager une action à la mesure de mon idéal. Je pense que finalement Dieu (si il existe) n’attend rien des hommes car sinon pourquoi les aurait-il crée conscients de la faible portée de leurs actes ?
- Ne te méprends pas, Dieu t’a créée grandeur et petitesse. Petit atome certes mais si grand. L’Homme est le seul a avoir accepté « le dépôt » (être le vicaire de Dieu sur terre), Dieu l’avait proposé aux montagnes et aux glaciers qui l’ont refusé. L’Homme seul l’a accepté. Dieu a mit en l’homme une part infiniment lumineuse qui fait sa grandeur.
- Oui mais être le vicaire de Dieu sur terre, ça me sert à quoi tous les jours, à rien, en quoi se manifeste ma grandeur, je ne vois que des illustrations de la petitesse de l’homme, vanité, orgueil, méchanceté, égoïsme, rien de lumineux. Pourquoi suis-je condamné à être spectateur de choses qui me font souffrir dans le Monde contre lesquelles je ne puis rien. C’est le pire des châtiments infligé à l’homme : lui attribuer une conscience et une faible portée d’actions. Je pense que par essence Dieu n’attend rien de bon des hommes, même quand ils se sacrifient et l’Histoire l’a prouvé, les chosent restent approximativement les mêmes. Je ne suis pas comme vous maman, je n’écrirais pas de livres, je ne veux pas écrire de livres pour être immortelle.
- Ma chérie, je n’écris pas des livres pour être immortelle, la connaissance est ma passion, elle m’habite sur terre. Je n’ai que faire de l’immortalité, que les gens se souvienne de moi après ma mort. Ma seul satisfaction à ma mort, mon seul paradis c’est la béatitude dans la contemplation de Dieu.
Merci maman , déménager et te quitter physiquement est de loin la chose la plus difficile que j’aurais eu à faire durant ma vie.
A vos plumes, selon vous comment résoudre le dilemme petitesse de l’homme et action pour changer le Monde…